Un nouveau monde est en train d'advenir
Comme l'illustre la métamorphose de la chenille, que nous vous racontons ci-dessous, en dépit de tous les calculs et statistiques catastrophistes, un nouveau monde est en train de naître au milieu de l'ancien. Nous en voyons émerger les signes tout près de nous:
Emmi Held et Daphné Magnin, ancien et nouveau monde... |
Un peu plus haut dans le village de Saint-Blaise, au bord du Ruau, juste en-dessus du Moulin, il y avait un champ abandonné et envahi de solidages.
Providentiellement ce terrain de 500 m2 a été mis à notre disposition. Le hasard des rencontres a voulu que :· des membres de l'Atelier du Ruau
· un membre du Groupe nature,
· et des jeunes paysagistes, passionnés de permaculture forment un noyau d'une dizaine de personnes pour entreprendre la culture de ce terrain et en faire le jardin participatif qui est en train de naître au bord du Ruau…
Qu'est-ce qui nous fait rêver?
A l'origine de nos comportements, il y a des récits, des manières de voir la vie, de nous représenter ce qui est désirable. A la racine de nos comportements de surconsommation il y a cette fausse croyance que le bonheur est dans la possession, dans le pouvoir, dans la performance.
Un des défis que nous pose la crise actuelle c'est de changer nos comportements et donc de commencer par développer un nouvel imaginaire. C’est à cela que nous avons travaillé le 9 février avec MM Egger. Dans sa conférence (voir les traces de ses exposés), Michel Maxime a évoqué l'histoire des cellules imaginales qui sont comme une métaphore de ce qui ce passe dans la période de crise que nous traversons.
La chenille, à un certain point de son cycle de vie, devient un glouton vorace et "surconsommateur", dévorant tout ce qui se trouve à sa portée. Elle mange 300 fois son poids en une journée. Plus elle dévore, plus elle devient grasse et léthargique. Elle va finalement se suspendre et s’endormir avant de se muer en chrysalide.
Cellules imaginales
La chenille, à un certain point de son cycle de vie, devient un glouton vorace et "surconsommateur", dévorant tout ce qui se trouve à sa portée. Elle mange 300 fois son poids en une journée. Plus elle dévore, plus elle devient grasse et léthargique. Elle va finalement se suspendre et s’endormir avant de se muer en chrysalide.
Mais ces cellules, en se multipliant et en se soudant les unes aux autres, deviennent les directrices génétiques de la métamorphose de la chenille. Elles mettent en route le processus par lequel la chenille surconsommatrice devient la "soupe nutritive" des cellules imaginales, qui progressivement créent le nouveau dans l’ancien : le papillon qui sortira du cocon.
L’ancien et le nouveau coexistent en chacun de nous pendant un laps de temps nécessaire.
La plupart d’entre nous passons beaucoup de temps à porter un regard sombre sur la société et sur le monde. Juger et combattre la chenille est aussi vain qu’épuisant. Le nouveau monde est déjà à l’œuvre et nous pouvons participer à son développement en changeant notre regard et en participant à l’émergence d’une nouvelle manière d’être au monde.
Nourrir les cellules imaginales c'est...
- S’émerveiller devant la beauté de la nature.Photo Vincent Storrer, la nature dans l'objectif |
- Voir l’invisible à l’intérieur du visible, sentir le souffle d'amour dans la matière, écouter « le chant de la terre et des cieux qui racontent la gloire de Dieu » (Ps. 19.1), voir derrière tout ce qui vit les perfections invisibles et la puissance éternelle du divin.
- « Ecouter en nous les échos de la Terre qui pleure » (Tich Nhat Hanh). Non seulement la terre, les plantes, la faune, mais aussi les humains surexploités, traités en objets crient la folie de ceux qui chosifient la vie et la soumettent aux appétits illimités des pouvoirs financiers.
Et puis encore…
- mettre en œuvre notre imaginaire, visualiser les alternatives ;
- aller à la rencontre de ce qui est vivant en nous ;
- avoir la foi qu'il est possible de s’en sortir et de vivre autrement ;
- cultiver les énergies inépuisables que sont la joie, l’espérance et la gratitude ;
- se relier à ceux qui partagent les mêmes projets et rêves que nous ;
- prendre conscience que la logique d’émergence est plus forte que les logiques causales.
Tout cela va participer à l’éclosion du monde nouveau que nous attendons et à l’envol du papillon.