Janvier 2015 à l'Atelier du Ruau



Vendredi 23 janvier 2015 à 20h 

Un "Fou Noir" au Pays des Blancs

au Temple du Bas, Neuchâtel 
Spectacle unique, plein d'humour, touchant et poètique



Pie Tshibanda débarque du Congo à Bruxelles un matin d'hiver en 1995. Des luttes inter-ethniques ont contraint ce professeur et psychologue à l'exil. Dès les premiers contrôles il comprend qu'il est seul... et qu'il est noir. D’intellectuel estimé, le voilà passé au statut de réfugié. Il se trouve alors confronté aux problèmes de communications et aux différences culturelles. Résiliant de nature, il se remet aux études, et s’intègre dans un petit village wallon. Son sens des relations, son esprit d’initiative vont créer des ouvertures étonnantes dans un milieu réputé méfiant et fermé.
En 1999 il crée son premier spectacle : "Un fou noir au pays des Blancs", au cours duquel il relate son histoire et pose avec humour un regard critique sur la façon stéréotypée dont les Belges considèrent ses compatriotes. Le succès le conduira en tournée dans toute l’Europe francophone. Il est accueilli pour la quatrième année de suite en Suisse romande où il rassemble chaque fois un public conquis par son don de conteur-comédien.
Organisé par le Réseau solidarité et l'EREN,  paroisse de Neuchâtel
Collecte



Jeudi 8 janvier 2015

Osons la bienveillance


La deuxième rencontre mettra le focus sur l'expérience de bienveillance originelle et sur le processus de reconquête d'un espace intérieur.

A partir d’un temps de silence, d’écoute de l’évangile et d’échanges, nous approfondissons l’enseignement de Lytta Basset et intériorisons le regard bienveillant.
(NB on peut venir sans avoir participé à la première rencontre)
Marianne Frund, Jacqueline Meylan, Jean-Claude et Thérèse Schwab 
Participation aux frais: fr 10.-/soirée
Flyer


Et si l'on s'organisait autrement?


Qui n'a pas pensé, en sortant d'une longue séance houleuse et/ou peu productive, qu'il aurait mieux fait de rester tranquillement à la maison?  …ou s'est senti mal compris et/ou pas entendu dans ce qu'il avait à proposer?  …ou encore est rentré énervé et/ou démotivé parce qu'une autre personne interfère constamment dans son travail?
Une partie de la solution à ce genre de problèmes se trouve au niveau structurel, à savoir dans la façon de s'organiser. Parmi les différentes approches possibles, nous vous proposons d'en découvrir une prometteuse…


La fête de la courge


En ce 31 octobre, autour de la fontaine, à la tombée de la nuit, le ciel s’est mis à flamboyer, la lune est venue 'guigner' entre les maisons, intriguée de voir toute une animation autour d’un chaudron géant rempli de soupe à la courge.





Des enfants déguisés circulaient de tous côtés, des familles s’arrêtaient.
Nicole, à côté du beau réverbère se met à nous raconter une histoire cocasse d’une soupe aux cailloux qui s’est transformée en festin quand les villgeois intrigués se sont mis à apporter carottes, poireaux, légumes, bœuf, sel…

Photos noir-blanc:  Pascal Winkler



La Fête de la Courge a réalisé une des raisons d’être du petit groupe d’ Incroyables comestibles liés à l’Atelier du Ruau : « On plante, on arrose et on partage. » Et puis aussi: "On cuisine et on fait la fête ! "Un circuit d'échanges et de découvertes est en train de se développer et chacun est le bienvenu.


D'autres événements se préparent pour novembre

Dans les couleurs de l'automne

...l'Atelier est prêt à fêter, méditer, chanter, créer avec vous!
Le programme d'octobre 2014 à janvier 2015 est en ligne


Pour commencer :  tous invités pour la Fête de la Courge!

Deux grands chaudrons de soupe à la courge et aux légumes mijoteront sur les feux allumés devant l'Atelier,
Un panier rempli de légumes à partager sortis des jardins des "Incroybles comestibles" témoigneront de l'abondance du partage.

Conte, farandole, jeux et bonbons à partager...

une manière à nous de proposer de réchauffer les coeurs le jour de la Toussaint.

Après ce dernier événement en plein air nous nous réfugierons à l'intérieur.














Espace embelli

Au premier étage, nous étions dérangés par un grand caisson qui prenait de l'espace inutile. C'était assez compliqué de le supprimer car il était imbriqué dans l'étage inférieur. Une architecte, un charpentier nous ont conseillé. Des maçons syriens au grand coeur et aux mains habiles se sont improvisés menuisiers et ont  travaillé bénévolement pendant toute une semaine. Des belles amitiés se nouent ainsi et c'est touchant de sentir la chaleur,  le courage de ces déracinés. Ils font de grands efforts pour apprendre le français et survivre loin de leur pays ravagé par la guerre.
Merci Eisa, merci Mamdou!



 











Visite d'un domaine viticole bio et dégustation












Vendredi 19 septembre à 18h 

Visite d’un domaine viticole des Lerins

à Cormondrèche


Situés devant un magnifique panorama d’où le regard embrasse le lac proche et les montagnes à l’horizon, les vignobles des Lerins sont un ensemble de vignes caractérisé par une couche de terre argileuse relativement mince, reposant sur un fond de calcaire blanc.








En 1280, l'évêque de Lausanne signale dans un manuscrit qu'il possède une vigne aux Lerins... en 1910, Arthur Perret achète ses premières vignes... en 1987, Blaise et Pierrine Perret reprennent le domaine des Lerins des mains de leurs aieux…










Et c’est justement à quatre mains, qu’ils vont prendre soin de cette vigne. Le domaine plutôt petit leur permet, à deux d’assumer tous les travaux.











Par conviction, ils optent pour un travail à la mesure de l’homme qui garde l’estime des gestes manuels.

Ils veulent que leur vigne pousse sur un sol vivant, et que la vie du sol se retrouve dans le goût du raisin. 









Dans cette terre calcaire, la vigne doit faire des efforts pour trouver en profondeur l'eau qui devient rare en fin de saison. La maturité et la concentration du raisin en est grandement favorisée.

"En disposant avec soin le feuillage manuellement, en utilisant un minimum d'engrais organique et en renonçant aux herbicides, nous permettons à notre récolte de Pinot Noir - aussi destiné à l'Oeil-de-Perdrix -, de Pinot Gris, de Pinot Blanc et de Chasselas, d'exprimer au mieux la typicité de ce lieu."









30 ans de métier ont approfondi leur lien à la vigne. Pour eux les ceps ne sont des «machines à produire du raisin. "Notre regard évolue et nous les percevons de plus en plus comme des êtres vivant ayant chacun sa particularité. »
















« Oui, si les plantes avaient une âme?

C’est à dire une raison de vivre qui leur est propre, une motivation qui nous reste cachée? »




Après une visite de la cave avec ses beaux futs en bois de chêne, nous aboutissons au local du vieux pressoir,







Autour de la table garnie des meilleurs produits du terroirs accompagnés par une salade de quinoa raffinée, nous avons vérifié le sens de la fête et la générosité qui habite ce couple de vignerons.

Après avoir goûté le bonheur d’être accueillis, après avoir découvert leur engagement à l’égard de la terre et de la vigne, 










le vin servi à leur table avait le goût incomparable d'une histoire d'amour partagée.

L'été nous appelle!

Le coeur léger, élançons-nous vers des lieux de ressource - au loin ou au plus près d'ici .                                           




 A la reprise nous vous invitons à rester dans la légèreté et à illuminer le quotidien dans un grand élan de jeu:

Dimanche 17 août 16h à 19h30

Au tournant de la rentrée, faisons le pari que, enfants comme adultes, que nous pouvons être

"Tous gagnants!"

Et investissons l’espace public avec des 

jeux collaboratifs 

autour de l’Atelier du Ruau.
Si, dans la société, à l'école, tout se joue sur le mode de la compétition,
dans la vraie Vie, aucune étoile ne tourne pour elle-même.
Tout est lié,  en interaction, du plus petit brin d'herbes aux galaxies les plus lointaines.
Tout se tient, dans un immense élan de forces qui se conjuguent pour le bien commun.

Un repas convivial couronnera la rencontre.

Animation Mark Haltmeier et Mathieu Desponds

Contribution libre en faveur des projets de l'Atelier                                                       S'inscrire

                                                                                        

Mercredi 3 septembre à 20h15

Atelier de prière : Méditation chrétienne (lectio divina)

Animé par Jean-Claude Schwab
3e soirée de la série d’ntroductions pratiques à emporter dans le quotidien
Contribution : CHF 10.- par soirée en faveur de l'Atelier                                                    
 


19 septembre  18h 

Visite au Domaine viticole de Lerins à Cormondrèche

chez Blaise et Pierrine Perret

Visite des vignes et réflexion autour du lien entre la terre, le vigneron, la vigne et le vin.
Petit souper  -  dégustation 
Prix à déterminer






Avant de vous dire au revoir pour l'été nous avons envie, comme les hirondelles,  de faire un tour du clocher - histoire d'embrasser du regard quelques moments de bonheur vécus ces derniers mois à l'Atelier du Ruau.
















Partage de l'abondance


Le samedi 5 septembre à 9h à 11.30h nous étions invités à monter ensemble une butte de permaculture dans le jardin Sylvie Amstutz, Falaise 3 Marin







Café-jardin 2 et "Incroyables comestibles"Un public nombreux a répondu,  le 28 mai, à l'invitation du Café-jardin 2, dans le beau jardin de la famille Amstuz-Perrin. Dans le four, le feu crépitait  déjà pendant que nous suivions les ateliers "purin d'ortie" et "compost". Pouvoir poser toutes nos questions à des jardiniers expérimentés et passionnés nous encourage à oser tenter des expériences nouvelles.  Un des moments forts, avant le pique-nique, fut la constitution d'un groupe d' "Incroyables comestibles"


Quelques jours plus tard…on est accueillis dans la grande "famille"
François Rouillay a partagé votre photo.
10 h · 
DANS LE PAYS DE NEUCHÂTEL ON CULTIVE AUSSI L'ABONDANCE PARTAGÉE...
Les premières familles se sont mobilisées pour rejoindre le mouvement Incroyables Comestibles Suisse et faire l'expérience de la co-création joyeuse de l'abondance partagée sur le territoire.


Le pain croustillant sorti du four tout chaud …
a été la première nourriture partagée.



Le petit groupe neuchâtelois se joint à la démarche « Incredible Edible » qui se développe un peu partout dans le monde Monde.  Arrivé en Suisse en 2012,  il se manifeste dans un quartier de Neuchâtel, les bords du Ruau à St-Blaise, dans un jardin familial à Marin...
La route verte des « Incroyables Comestibles» passerait-elle aussi par chez vous? 
C'est simple: vous installez un bac de plantation devant votre habitation, vous ajoutez le logo des Incroyables Comestibles, vous faites une photo et l'envoyez à notre adresse. Et nous la publierons sur ce blog.

Cet automne une fête conviviale devrait nous permettre de mettre en commun et de partager autour de nous le fruit de nos cultures.


En reliant les bacs de production des  "Incroyables comestibles"entre eux, il devient possible de créer un circuit d'échanges et de découvertes. On plante, on arrose et on partage. Et puis aussi, on cuisine et on fait la fête de l'abondance partagée des récoltes entre tous. Cet automne une fête conviviale devrait nous permettre de mettre en commun et de partager autour de nous le fruit de nos cultures.



Café-jardin


Suite à l'expérience encourageante vécue lors de notre premier café jardin à l'Atelier du Ruau:

Nouveau "Café-jardin"  Mercredi 28 mai dès 18h00

avec les familles Rordorf-Devaux et Amstutz
Lieu : Route de la Falaise 3 à Marin.




 6 ateliers différents vous sont proposés

Echanges de plantons et d'expériences (trucs de jardiniers, purin d'ortie, compost, "incroyables comestibles", etc.)
Venez simplement avec votre panier-pic-nic-nappe-carrolée pour un moment convivial sous le pommier ! Possibilité de cuire du pain dans le four à bois, si vous apportez votre pâte.


Café-jardin du 5 avril 2014 à l'Atelier du Ruau

Cultiver son jardin, un acte de résistance



Une belle assistance de jardiniers amateurs a répondu samedi 5 avril à l'invitation du 'Café-jardin' pour un échange de semences et d’expériences.  En première partie Sylvie Perrin-Amstutz a placé cet échange dans le contexte des menaces que les multinationales agroalimentaires font peser sur la reproduction naturelle des graines. Semer, cultiver un potager,  mettre des îlots de biodiversité en milieu urbain, est devenu un acte résistance.



Sauvegarder nos semences paysannes 

La vocation de l’agriculture consiste à nourrir les êtres vivants. Mais depuis la fin de la 2e guerre mondiale, l’agriculture a été progressivement détournée de ce but. L'aspect économique a pris le dessus sur l'aspect nourricier. Les changements semblaient d'abord être un progrès et soulager les travailleurs : Le cheval a été remplacé par le tracteur. Les engrais, les pesticides étaient appelés à fertiliser les cultures. Mais avec le recul, nous constatons qu'ils ont tué la vie grouillante des sols. La monoculture, visant augmenter la rentabilité a déroulé ses tapis uniformes sur les champs et la biodiversité a accusé le coup. En plus, l'industrie agroalimentaire cherche à s’octroyer le monopole sur la reproduction des semences et sur leur vente.
Etranges conséquences de ces inventions modernes qui étaient sensées lutter contre la famine ! Elles n’ont fait que creuser le fossé entre riches et pauvres. Imperturbables, les multinationales continuent d’orchestrer ce rapt sur le vivant.


Pierre Rabhi, fondateur du mouvement des Colibris le dénonce:
"Un processus d’usurpation graduelle se met en route avec l’accaparement de ce bien commun que l’on appelle semence, à savoir le principe même de la vie et de la survie. Peu de citoyens sont vraiment conscients de ce « hold-up » qui est fait au détriment de l’ensemble de l’humanité par des confréries de profiteurs internationaux. "

La réglementation mise en place par l’Union Européenne, est restrictive pour le cultivateur, allant jusqu'à punir l'échange direct de semences, même gratuites. Par contre elle est largement permissive pour les industries qui s’arrogent le pouvoir sur la vie, s'approprient le monopole des graines par des brevets sur le vivant. C’est un très juteux marché. Mais à l'image des Colibris, un mouvement citoyen est à l’œuvre. Les graines non trafiquées sont « sauvées », reproduites, et s’échangent de mains en mains, parfois clandestinement. Sous toutes latitudes, de plus en plus d'agriculteurs reviennent à une culture plus respectueuse de la vie et ouvrent le chemin pour les Moissons du futur.

Multiplier et garder ses semences 

Puis, Miryam et Jean-Jacques Duvaux Rordorf racontent leur histoire avec les semences. Ils sont archéologues.  Dans les strates souterraines, ils trouvent non seulement des objets-témoins du passé, mais aussi des semences anciennes,  aujourd’hui perdues. Leur jardin est devenu refuge et réservoir de variétés multiples, aujourd’hui menacées. Bien sûr, comme archéologues, tout ce qui est sous la terre leur parle. Pour eux, c’est un patrimoine à sauvegarder, un héritage à transmettre de génération en génération.


Ils sont venus les bras pleins de ‘bébés-plantes’ qu’ils cultivent amoureusement, dont deux protégées spéciales qu’ils parrainent et multiplient cette année pour le compte de l’Association Kokopelli. Jean-Jacques, pétri de la sagesse terrienne que lui a transmise son grand-père cultivateur, partage alors généreusement avec tous les assistants ses graines et son savoir-faire, pimenté de mille petits trucs de jardiniers et d’histoires vécues.

La ville refuge de la nature

La vie est surprenante de ténacité. La biodiversité, menacée dans les campagnes, cherche des lieux-refuges et les trouve là où on ne l'attendait pas. Dans certaines grandes villes, une nouvelle attention est portée à la présence de la nature indigène, l’entretien des parcs et promenades fait place à la nature sauvage, la population est encouragée à transformer les balcons-géranium en potager de poche, agrémenté de fleurs mellifères.


Mais dans nos villages ce n’est pas encore le cas. Toutefois, des « Groupes nature » font un travail de sensibilisation auprès des communes et des habitants. En fin de compte chaque citoyen peut, à son niveau, faire une petite place accueillante pour la nature. En face de l’Atelier du Ruau, par exemple, quelques barriques, un mini-potager sur un mur se veulent témoins de notre opiniâtreté à sauvegarder le Vivant.

L’autre jour en semant les graines de tomates urbaines de Pro Specia Rara j'ai été saisie par une intuition: « Chacune de ces petites graines est un trésor que la vie place dans nos mains. Chacune porte en elle une promesse de moissons. Semer, c’est la raison de vivre la plus humble et la plus porteuse de sens qui nous soit donnée. Le potentiel prodigieux caché dans la semence porte en lui le murmure du divin, le mystère qui éclaire notre ‘Etre-au monde’ »

La rencontre se clôt sur une citation de la sagesse indienne hopi:
"Quand le dernier arbre sera abattu, 
la dernière rivière empoisonnée, 
le dernier poisson capturé, alors seulement 
vous vous apercevrez 
que l'argent ne se mange pas."

…et par une dégustation de légumes de saison tirés du panier de « Rage de vert ». Nous vous les recommandons!

Déjà des projets germent, des envies s'expriment : il faut continuer ce partage, faire des expériences et se les raconter. Pourquoi pas créer un armoire à graines, partager, partager, partager ces trésors infinis ?!



Fils de laine – liens d’humanité




Comment se fait-il que dix femmes d’ici, et d’ailleurs, de toutes générations (arrière-grand-mère, grand-mères, mères) se retrouvent assises en cercle, un tricot à la main, le 21 mars, à l’Atelier du Ruau de St-Blaise, à rire, à échanger, à travailler ensemble de la manière la plus naturelle du monde ?

Quelle Main les a rassemblées là… ?

Marcelle, l’aînée, Suisse romande pure souche, de la vallée de la Brévine
Brigitte, Suisse allemande établie à St-Blaise depuis 20 à 40 ans
Claudia, St-Galloise, d’origine italienne, mariée avec un Tunisien
Jurgita, jeune Lithuanienne, devenue Suisse par mariage
Maeza, Erythréenne, réfugiée, à Peseux depuis 6 ans
Syra et Ferial, Syriennes, nouvellement arrivées à Hauterive
Thérèse et Jeannette, membres de l’Atelier du Ruau
Et Valérie la jeune femme de Marin – par qui tout a commencé.

Oui, tout a commencé par un message de sa part, qui a presque passé inaperçu en septembre 2013 :
« Chères dames et demoiselles,

J’ai des laines à tricoter de toutes les couleurs et fils aux effets changeants. Je n’arriverai pas à tout utiliser, c’est pourquoi je souhaite en faire profiter celles qui en ont envie.

Celles qui ont du temps à disposition peuvent organiser un atelier tricot … »




Après un temps d’inertie, le message a passé de bouche à oreille, de mail box à mail box et un petit groupe a commencé à se réunir à l’Atelier du Ruau. Soudain, ce 21 mars 2014, tout ce petit monde se trouve réuni. Maeza a apporté une taillaule érythréenne, Sarah et Ferrial sont venues avec un délicieux gâteau syrien en nous annonçant que, dans leur pays, c’est aujourd’hui la fête des mères.

Aussitôt, une atmosphère de fête plane dans l’air. On fait connaissance. Chacune prend une pelote de laine, ressent son toucher, sa chaleur, se relie à l’Amour qui nous porte. Nous faisons circuler la laine et formons une sorte de toile d’araignée, visualisant les liens unissant nos histoires si différentes. Et puis on se met à l’ouvrage. On se montre des points, des modèles et s’enseigne mutuellement.

Ferial et Syra n’arrivent pas encore à s’exprimer en français et, spontanément, se mettent à parler l’arabe. Il se révèle alors que Maeza l’Erythréenne et Claudia la St-Galloise les comprennent et arrivent à nous traduire avec leurs rudiments de français ce qu’elles veulent nous dire.

Pendant le goûter, jaillit l’idée qu’un jour d’été nous pourrions nous retrouver et cuisiner chacune sa spécialité, ce qui nous donnerait l’occasion d’organiser une Fête de quartier et d’inviter largement nos connaissances. Affaire à suivre…





Inauguration, samedi 8 mars, 18 degrés !

Le ciel nous a fait don d'une journée radieuse pour le vernissage de l'Atelier. Beaucoup de visiteurs attirés par le projet ont déambulé au bord du Ruau, par la poterie, l'espace collectif et le toit. A peine la moitié des invités ont trouvé place à l'intérieur pour la petite cérémonie d'ouverture.



Philosophie de l'Atelier

Après une ouverture en musique, Sylvie exprime avec ses mots le sens de notre démarche:
"Il y a 6 mois nul ne pouvait prédire que l’Atelier du Ruau ouvrirait ses portes aujourd’hui ! Et encore moins qu’il ferait 18 degrés…

Il a fallu l’utopie de quelques indociles pour y croire et l’énergie créatrice d’un groupe d’amis pour vouloir ouvrir large les portes de ce lieu de création, pour que cette histoire heureuse naisse. Et la voilà, maintenant bien vivante, prête à voir les mimules fleurir.

C’est donc bel et bien une aventure intergénérationnelle que nous vivons et que nous voulons offrir dans ce lieu. Afin que les aînés transmettent au plus jeune leurs trésors, l’inverse étant aussi vrai.
Cet Atelier nous le voyons comme une petite oasis ou nous pouvons offrir nos utopies (réalistes) à d’autres.

Dans ces utopies il y a celles d’un monde différent à partager et à offrir, en laissant de côté le mode consumériste pour ensemble créer des liens qui nous nourrissent dans la durée à travers :
- votre créativité et la nôtre prête à éclore et à être partagée
-en célébrant le Vivant pour ne pas perdre le fil de la Merveille
-en restant en lien avec les pays du sud pour ne pas oublier leur réalité et élargir la nôtre.

Que cet endroit puisse être le reflet de nos envies et des vôtres.
Nous nourrissons l’espoir que ce lieu nous aide à sortir de nos cachettes, de nos retranchements de sécurité et que nous puissions y accueillir l’espoir fou, d’un monde différent, infime, fragile, éblouissant. Naître voilà l’invitation qui nous est faite. "

Historique de l'Atelier            

Thérèse, elle, a raconté la genèse de notre histoire. Selon elle, tout a commencé par le Ruau:

"Le Ruau, ce vigoureux ruisseau jamais tari est sans conteste à l’origine de l’implantation de notre village, au 12e s. Dès le haut Moyen âge, il a fait tourner les rouages des moulins depuis le Tilleul jusqu’à La Raisse. Autour des moulins, des générations d’artisans ont vécu une vie simple et terrienne... L’atelier où nous sommes aujourd’hui fait intimement partie de l’histoire du village même s’il n’est pas si ancien. Au début du 20es encore, les lavandières venaient étendre la lessive sur le toit plat de la maison.

Quand l’étranger, aujourd’hui, découvre le parcours du Ruau à l’intérieur du village, il est saisi d’un heureux enchantement. Notre âme vibre à l’atmosphère de ce lieu vivant à l’abri du grand trafic, qui laisse deviner des racines lointaines. J’étais loin d’oser rêver qu’un jour je pourrais installer ici mon atelier de poterie!


Et pourtant, en 2008 avec une collègue, nous avons signé le bail  et repris des locaux très endommagés après 3 ans d’inondations dues aux fuites d’eau du toit plat.  Les réparations étaient à nos frais mais le  loyer bas. Nous avons pu rendre les locaux habitables avec peu de moyens financiers mais beaucoup d’investissement personnel. On avait d’emblée décidé de laisser à cette maison la marque de son histoire. L'escalier qui grince donne l'impression de retrouver le grenier de nos grand-mères. Tout est un peu branlant et par un mystère bienveillant, aucun promoteur ne s’est encore approché de ce bijou. Pour nous, qui sommes adeptes de la sobriété heureuse, cela va bien ainsi.

L’année dernière quand ma partenaire s’est retirée du bail, j’en ai parlé aux amis du Réseau solidarité et ils ont senti que ce lieu pourrait être un endroit idéal pour traduire dans le concret les rêves qui nous habitent : Le désir de créer, dans un monde dominé par le pouvoir de l’argent, des oasis, des lieux de partage et d’échange qui font place à l’humain, selon la belle expression de Georges Haldas :


«Dans le désert social, relationnel, spirituel de notre monde, faire entendre le murmure de la Source qui, un jour, vient à bout du carnage, créer des oasis, des lieux de partage, d’échange…»d'après Les trois déserts, Georges Haldas

Le murmure de la Source imprègne cet espace, elle

nous renvoie à la Source originelle. Quelles que soient les menaces qui pèsent sur la vie et la nature en ce début de 21es.,  la Source intarissable subsiste. Capter son  murmure, le faire entendre c’est chercher à sauvegarder par nos actes, notre style de vie, le divin qui vibre au coeur de notre monde.              

Programme et financement

Nicole von Bergen a fait une présentation succincte et colorée des premiers ateliers prévus puis ouvert un espace pour l'expression d'autres propositions

Jean-Claude Schwab a parlé de l'engagement pris par les membres du Réseau solidarité pour assumer ensemble le loyer pendant la première année. Le local pourra être loué et qui sait ce qui adviendra dans les prochains mois : expo, récital, lectures et réflexions autour de l'écospiritualité, divers ateliers artisanaux, partages de savoir-faire, fête de famille???

Et voici, le 'bateau' a quitté le port…

En parlant de l'inauguration de l'Atelier du Ruau, une amie nous a écrit: "La présentation et la 'mise à l'eau'  de votre projet a pris la forme d'un bateau qui quitte le port et va prendre son élan pour sillonner les eaux et passer parmi les uns et les autres et nous relier."

Nous n'avons pas de plus grand bonheur que de voir ces liens se tisser et nous réjouissons de découvrir ce qu'il en adviendra avec ceux qui rejoindront le projet et feront des petits bouts de trajet avec nous, pour vivre ou proposer des initiatives et aussi pour le soutenir.
Envie de vous embarquer ?  Vous pouvez le signifier à l'aide de ce talon.

Pour voir les photos de la journée:

L'album du vernissage 

Dès 16h , effervescence à la poterie,
pour mettre les petits plats dans les grands
Avec l'aide de quelques lutins, les tables sont garnies,
le vin est au frais dans la fontaine




Les invités n'ont plus qu'à venir!



Ils sont arrivés à vélo
                                     
ou à pieds. 

Ils sont entrés, 

                            
                                    pendant que les enfants s'éclataient autour du Ruau.

                               

                        Pour admirer la vue depuis le toit, il faudra revenir, ça vaut le coup d'oeil!