Prendre le large

Cet été la canicule nous a fait ressentir dans notre chair les effets du réchauffement climatique. La réponse décalée et insuffisante du monde économique et politique pour stopper cette évolution a de quoi nous plonger  dans un sentiment d’insécurité collectif. Dans l’impasse, une voie peu fréquentée, reste à redécouvrir : unir la lucidité et la foi, la prière et l'action. C'est la piste que nous avons choisie en créant le Réseau solidarité en 2005, et nous voulons l'emprunter tout à nouveau aujourd'hui à l'atelier du Ruau. En un mot
PRIER COMME SI TOUT DÉPENDAIT DE DIEU et TRAVAILLER COMME SI TOUT DÉPENDAIT DE NOUS. StAugustin. C'est pourquoi nous reprenons une

 
Veillée célébrative
un dimanche soir par mois, 
dès le 22 octobre de 19h à 20h
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Nous pouvons nous arrêter, redécouvrir ce que signifie « être ».
Ecouter.
Renouveler la conscience du divin qui se manifeste à l'aube de chaque jour, 

Aimer nos voisins,
et confier notre monde en crise à l’infini des possibles divins.

 

 

Faire entendre le murmure de la Source

«Dans le désert social, relationnel, spirituel de notre monde, il faut faire entendre le murmure de la Source qui, un jour, vient à bout du carnage, créer des oasis, des lieux de partage, d’échange.»Georges Haldas

Cette oasis nous avons eu la chance de la développer à l’Atelier du Ruau. Chaque jour, la proximité du ruisseau nous permet d’entendre le murmure de la Source comme une chanson qui nous relie aux origines de Saint-Blaise, aux moulins qui ont tourné longtemps sur ses rives et qui accompagne encore aujourd'hui notre activité à la poterie, le voisinage et les promeneurs charmés par sa chanson. 
 
Un des lieux ressourçant et vivifiant du village est l’épicerie Coopérative participative chez Emmy, un beau projet coopératif qui a également donné naissance à une forêt-jardin et au projet de maraîchage "les Jardins d'Emmy" à Wavre. Des lieux de partage et d'entraide qui favorisent chez les 180 familles membre le développement de styles de vie en harmonie avec la terre et les personnes qui la cultivent,

 

Eco-anxiété

Cela ne nous empêche pas de voir l’amplification dramatique de la crise climatique, de ressentir l’angoisse qui est montée d'un cran après la canicule et les crises de cet été. Personne n’est épargné par l’éco-anxiété : Ma petite-fille Hélène, 9 ans, qui avait lu une BD à ce sujet me disait récemment :« Grand-maman je regrette d’être trop sensible, mais depuis que j’ai lu cette BD j’ai peur, et je me demande à quoi ça sert d’être née dans un monde comme ça? »
 
Mon coeur criait : Merci parce que tu es venue au monde! merci pour l'être unique que tu es!
Ce que les chercheurs nous disent est réel, mais il y a une chose qui échappe aux calculs des scientifiques : c'est que ce monde ne s’est pas fait tout seul. On a oublié l’Amour qui a fait émerger la Vie dans l'univers. Et s'il  est Créateur de toutes choses, il est aussi le Sauveur de toutes les créatures, humaines, végétales, animales, minérales. Il continue à chaque instant de donner la vie, le mouvement et l'être au monde par son Souffle divin et il partage  notre souffrance. Peut-être que le sens des crises que nous vivons est de nous ouvrir les yeux sur l'Amour invisible à l'origine du visible et de nous apprendre à aimer? "

Tout n’est pas joué : la transition c’est aller au-delà de la catastrophe, vers une société qui protège le vivant, qui dépasse le rationalisme et réunit la tête et le coeur.  «Pour apporter des réponses durables et fécondes, une mutation des consciences et des modes de vie est nécessaire. Cela passe par la redécouverte de la dimension la plus intérieure et sacrée de l’être humain et du cosmos. Redécouverte de l’amour porteur à l’intérieur de tout ce qui est. » MM Egger

D'autres moments inspirants:
  • Modelage libre et création

Lundi 23 octobre au 18 décembre de 17h à 18h30
Mercredi 25 octobre au 13 décembre de 20h15 à 22h 
Imagination d'une rencontre de François d’Assise avec Clara, une jeune femme du XXIème siècle, profondément angoissée par l’avenir compromis de la vie sur notre planète.

Quand la terre parle

  

Quand la terre parle

L'émission Ma foi c'est comme ça sur Canal Alpha s'interroge : "Cet hiver, les questions autour des enjeux climatiques sont partout. Et si… la terre avait quelque chose à nous dire qui touche aussi notre vie spirituelle? Pour trouver des réponses, elle suit une passionnée engagée sur ces questions, Sylvie Perrin Amstutz ainsi que le pasteur et enseignant Frédéric Hammann."
Résumé:

L'engagement en faveur de la terre et des humains de Sylvie Perrin Amstutz  s’origine dans l’héritage de ses grand-parents paysans, symbolisé par le tilleul de la vallée des Planches (NE), auprès duquel elle aime encore venir se ressourcer.


Elle y puise une force qui lui a permis de faire beaucoup de chemin. En passant par un emploi à la banque qu’elle quitte sans regret à 22 ans,  pour s’élancer vers des îles lointaines. L'immersion dans la beauté du paysage et de la forêt l’émerveille et la rejoint au point qu'elle se trouve saisie par le Créateur, avec un cri du coeur : » Si tu existes, parle-moi ! » Le Livre-Saint qui va lui parler de Lui, elle le trouvera dans les bagages de ses compagnons de voyage. Et les rencontres qu’elle fera l’amèneront à faire le choix de vivre pour prendre soin de la terre et des humains.

Cela la conduit à une formation de guide de moyenne montagne, à une saison de bergers en estive, à un engagement de couple au Laos. Au retour, dans les terres de ses parents, le vaste terrain autour de la maison devient rapidement un « Potager à croquer » où elle va initier les enfants du quartier à la culture potagère. En église, dans le Réseau solidarité elle devient militante, co-fondatrice de l’épicerie collaborative Chez Emmy, enseignante en permaculture à la Haute Ecole de Théologie de St-Légier et initiatrice d’une forêt-jardin à Wavre. Elle a le don de se relier aux autres et chaque étape se vit dans une démarche communautaire dans l’esprit de la gouvernance partagée.
Visiblement elle ressent une sorte d'urgence qui la pousse toujours en avant.

Cette trajectoire, le professeur de théologie Frédéric Hamman la salue avec enthousiasme. Selon lui, dans le contexte de crise que nous traversons, le premier pas  est de retrouver un regard de gratitude sur la nature et d’agir dans le respect des limites de ses ressources, plutôt que de nous mettre une immense pression pour "sauver la planète“. Dans la lucidité sur les crises actuelles, sans se laisser submerger par l’eco-anxiété ambiante nous pouvons garder à l'esprit que Dieu reste souverain. C’est fondamental et c’est sur une base de confiance, en s’impliquant plus intensément dans la relation avec le Créateur que l’humain peut retrouver le moteur de son action et sa place dans le monde.
A voir: Emission de Canal Alpha “Quand la terre parle” :

Ce Dieu connu et méconnu

Il est assez surprenant d’entendre que la priorité consiste à trouver la confiance en s’appuyant sur la souveraineté de Dieu dans un monde en péril, dominé par la raison, le matérialisme, les calculs, qui a perdu  toute conscience.  L’église qui reste témoin de ce Dieu méconnu peine à lui rendre un témoignage audible par nos contemporains. Pour retrouver la vigueur de l'évangile, la Source que chacun porte au fond de son être, il faut se faire pèlerin, à l'image des Rois mages qui ont traversé nuits et déserts en suivant une intuition, une étoile,  et ont reconnu dans une humble étable un nouveau-né qu'ils ont salué comme le Sauveur du monde. Pour reconnaître le Divin, encore aujourd'hui, il faut laisser tomber nos représentations mortes et retrouver celui que Jésus appelle: "Oh Abwun, Père-mère du cosmos qui engendres, continuellement dans la lumière tout ce qui est. Souffle d'amour qui traverse tout, Origine de tous les sons..."  ( voir une relecture du Notre Père à partir de l'araméen - copié au bas de l'article).


Passer du désir d'avoir au désir d'être

Le philosophe Frédéric Lenoir, interviewé dans l'émission Egosystème  de ce 14 janvier a analysé comment la publicité véhiculée par la société de consommation, a réussi à programmer des générations pour le désir de posséder, et d’avoir toujours plus qui est à la racine de la surconsommation qui détruit les ressources terrestres. La crise actuelle amène à une prise de conscience qui fait renaître en certains (et spécialement parmi la jeunesse)le désir d’être, la valeur des relations nourrissantes, le lien au vivant, la créativité.

« La création est fondamentale. Dans la créativité on est heureux - chanter, danser, faire de la musique, peindre nous rend heureux. La créativité peut se mettre dans toute activité. Elle passe souvent par les mains - jardinage, tricot, cuisine, etc. Le travail manuel nous ouvre à une qualité de présence qui passe par les sens et nous rend heureux-se. Etre présent-e et attentif-ve à ce que l’on fait c’est source de bien-être. » 

C’est dans cette perspective que je considère...:

Les cours de poterie à l’atelier du Ruau :

L’argile, matière première des origines déposée dans nos mains, prête à se laisser modeler peut devenir une partenaire qui nous mène vers notre cœur profond,  nous aide à retrouver le lien avec nous-mêmes, avec nos origines et à laisser jaillir dans nos profondeurs une lumière qui redonne sens et joie de vivre.
Unir terre et ciel a été de tout temps la vocation du potier, de la potière. Au milieu du siècle passé, le grand potier écossais Bernard Leach s’exprimait ainsi :« Aujourd’hui les gens ont honte de se mettre à genoux, mais ce que je demande aux gens c’est de se prosterner devant la vie et d’être humbles. Il nous faut revenir à une forme de vie plus simple, une vie d’homme sur cette planète où l’on n’est pas si satisfait du pétard qui menace de la faire sauter. »

C’est dans ce sens que je vois les cours de poterie à l'atelier du Ruau
Dès lundi 23 janvier de 17h à 18h30 ou mercredi de 20h15 à 22h. Pour s'inscrire schwab.therese@gmail.com