Catherine Simonetta, villes en transition

Notre voyage à Bristol et Totnes

Nous avions prévu d’aller cet été au sud-ouest de l’Angleterre pour nos vacances. Après avoir vu le film « Demain », un de mes enfants a été tellement enthousiasmé par Rob Hopkins, le fondateur du mouvement des villes en transition qu’il s’est souvenu du nom de sa ville : « Totnes » et a proposé que nous y allions. Ce que nous avons fait.

Ce que je garderais comme souvenir de Bristol et Totnes, c’est la grande gentillesse des habitants, un climat de liberté et de non-jugement, et une évidence que les mouvements alternatifs y sont très présents : magasins de seconde-main, de nourriture locale et bio, des cafés conviviaux, beaucoup de vélos (à Bristol) et des affiches en tout genre sur toutes sortes de projets verts et créatifs. On ressent dans ces deux villes que la convivialité est une valeur forte et vivante. A Bristol, la moitié des gens travaillent à temps partiel, se déplacent à vélo et donnent leur temps pour une cause qui les passionne.



Après cette bonne expérience mais tout de même superficielle vu que ça n’était que quelques jours de vacances, j’ai eu envie de connaître un peu plus les fondements de ce que nous avions aperçu, et plus particulièrement les fondements théoriques du mouvement des villes en transition.




Quelques éléments de théorie du mouvement des villes en transition

Fondateur : Rob Hopkins, né en 1968, études en scences humaines et sociales. Il a conçu la première formation à temps plein sur la permaculture en Irlande. Il tient un blog sur les initiatives de transition qui sont actuellement nombreuses et réparties dans le monde entier.

Concept : Face à deux problèmes cruciaux de notre époque :

1. Le pic pétrolier (augmentation du coût de production de l’énergie)
2. Le réchauffement climatique.

Proposition de mettre en place des actions qui permettent aux villes, régions d’être plus indépendantes des grands réseaux mondiaux, de plus compter sur les ressources locales, et de consommer moins (moins de déchets, moins d’énergies, moins de produits importés…)

Particularités :

  • Il observe le mode de croissance et l’équilibre des écosystèmes qui connaissent la résilience et applique ce modèle aux activités humaines qui sont basées sur les interactions

  • Etat d’esprit optimiste : on peut faire quelque chose. En opposition au catastrophisme, au pessimisme, au sentiment d’impuissance face à la marche du monde.

  • Mouvement apolitique. A évidemment une affinité avec les mouvements écologiques, mais ne veut pas s’impliquer à priori dans la politique dans le sens où la priorité est donnée à l’action. On fait quelque chose ensemble.

  • Se base sur les forces vives de la communauté locale. Donc ni sur l’individu, ni sur les pouvoirs décisionnels. Ce qui contribue à recréer un sentiment d’appartenance à la communauté locale.

  • Idée de réseau. Mise en réseau des différents groupes, mais aussi réseaux entre les différents mouvements qui peuvent se soutenir et s’entraider.

  • Concept d’émergence : même si des buts sont fixés, on ne reste pas fixé sur l’idée d’un certain résultat. Les actions se développent et s’enrichissent au fur et à mesure.

  • Fait un parallèle entre la dépendance toxicologique et la dépendance de l’être humain au monde industriel. La dépendance aux biens de consommation fournis par l’industrie induit un sentiment d’impuissance, le pessimisme, voire le désespoir.

  • Concept de descente énergétique. Nécessité de consommer moins d’énergie par habitant dans les prochaines années. On peut faire le lien avec la notion de décroissance.




Diffusion : Mondiale, mais surtout anglophone. Mais il y a aussi des initiatives au Portugal, en Italie, Espagne, etc. Un seul mouvement répertorié en Suisse : La région de la Glâne.

Actions concrètes :
  • Information du public
  • Renforcement du commerce local, marchés, etc…
  • Création d’une monnaie locale
  • Création d’espaces de rencontre et d’échanges
  • Mesures réduisant la consommation d’énergie
  • Initiatives culturelles, etc.

Ceci étant le résumé d’une présentation orale, j’espère qu’il est compréhensible et donne une petite idée de l’état d’esprit de ce mouvement. Et j’échange avec plaisir avec toute personne intéressée par le sujet.

Catherine Simonetta